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Ce que le siècle ne voit plus : les anges, la foi, et le réel

  • Photo du rédacteur: Cyprien.L
    Cyprien.L
  • 11 avr.
  • 12 min de lecture

Une exploration profonde et littéraire de la foi dans l’invisible, les anges et le combat spirituel. Une invitation au discernement et à la prière vraie.
Un homme en prière, agenouillé dans l’ombre, baigné d’une lumière céleste où apparaissent des anges. Une scène baroque, silencieuse et spirituelle.

Introduction

« Ce n’est pas contre des êtres de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les Puissances, les Principautés, contre les forces invisibles du mal qui habitent les cieux. »— Éphésiens 6,12

Il y a derrière le tumulte des choses visibles, un autre monde. Non pas un ailleurs flou ou lointain, mais une profondeur réelle, vibrante, un souffle d’éternité que seule la foi permet de percevoir. L’Écriture le dit sans détour : notre combat ne se joue pas seulement à la surface des choses. Il est traversé d’anges, de signes, d’ombres, de combats.

Et pourtant, même chez les croyants, cette vérité s’efface. Selon plusieurs enquêtes récentes, moins d’un catholique sur deux en France croit encore en l’existence des anges ou des démons. La majorité ne croit plus aux réalités invisibles. Beaucoup prient, mais comme on laisse un message dans le vide, sans espérer de réponse. Le surnaturel est devenu gênant, suspect, presque médiéval.

C’est un glissement discret, mais dramatique : on confesse le Credo, mais on le pense symboliquement. On lit les Évangiles, mais on en exile les esprits. On parle de Dieu, mais comme d’un principe, pas comme d’un être. Et ainsi, ce qui devait illuminer le monde finit par s’éteindre sous le poids d’un christianisme psychologisé, vidé de sa substance spirituelle.


Ce texte n’est pas une réhabilitation nostalgique d’un monde magique. C’est un appel à regarder le réel autrement. Croire aux anges, c’est croire que le monde est habité. Croire aux démons, c’est comprendre que certaines forces ne s’expliquent pas par le hasard ou les neurones. C’est retrouver une clé perdue. La clé de cette profondeur invisible, sans laquelle le visible lui-même devient absurde.


Les anges ne sont pas une espèce : ils sont une vocation


L’un des malentendus les plus fréquents — y compris chez les croyants — consiste à penser que les anges forment une race, une espèce, une sorte de "peuple céleste" invisible. Or, dans la foi catholique, rien n’est plus faux. Les anges ne forment pas une espèce, ils sont leur espèce. Chacun est une création unique, immédiate, un acte pur de l’intelligence et de la volonté divine.

Thomas d’Aquin — qui leur a consacré tout un développement dans la Somme théologique (I, q.50-64) — précise que l’ange est défini non par sa matière mais par sa forme seule. Chaque ange, dit-il, est une substantia separata, une substance individuelle intellectuelle. Et l’on pourrait dire, avec une certaine audace : chaque ange est un poème de Dieu.

Le mot "ange", d’ailleurs, ne désigne pas ce qu’ils sont, mais ce qu’ils font. C’est une fonction, pas une nature. Le mot vient du grec angelos — le messager, exactement, le transmetteur. Ainsi, rappelle Grégoire le Grand, "ceux qui annoncent de moindres choses sont appelés simplement anges ; ceux qui annoncent de plus grandes choses, archanges" (Homélies sur l’Évangile, 34). L’être spirituel lui-même, avant toute mission, est un pur esprit. Ce n’est que dans sa relation au monde qu’il devient "ange".

Cette hiérarchie des chœurs célestes — Séraphins, Chérubins, Trônes, Dominations, Vertus, Puissances, Principautés, Archanges et Anges — remonte à la tradition reçue de Denys l'Aréopagite au VIe siècle, relayée par Thomas d’Aquin. Mais derrière cette classification, c’est une dynamique d’amour et de service qui s’ordonne : les plus proches de Dieu brûlent d’un amour pur (Séraphins), tandis que les plus proches de l’homme veillent et annoncent (Anges).


Refuser cette vision — par crainte d’un excès de merveilleux ou par une lecture moderniste des Écritures — revient à se priver d’un regard essentiel sur la réalité. Et plus encore : à se priver de prière.


Car si l’on nie l’existence des puissances spirituelles mauvaises, pourquoi prier pour être délivré du mal ?


Le combat spirituel n’est pas une métaphore


Certains aujourd’hui, surtout chez les sceptiques, ou plus problématique les ésotéristes en herbe, avancent que "la religion crée le démon". Que parler du diable, c’est lui donner consistance. Qu’il vaudrait mieux, dans une sagesse supérieure, se taire, ne pas nourrir les peurs, et "se concentrer sur la lumière".


Car le mot lucide, faut-il le rappeler, partage sa racine avec Lucifer, le "porteur de lumière" (lucem ferre). Il ne suffit donc pas de vouloir "voir clair". Il faut discerner quelle lumière nous guide. Car toute lumière n’est pas divine. Il existe une lumière trompeuse — brillante, tranchante, sans miséricorde. Une lumière qui révèle sans sauver, qui expose sans guérir. Cette lumière-là, la Bible nous apprend à la craindre.


C’est précisément ce que propose la post-modernité spirituelle : un culte de la lucidité sans repentir, de la lumière sans croix, du spirituel sans l’humilité religieuse. Combien de fois ai-je entendu vanter "la spiritualité sans le religieux", "l’éveil sans les dogmes", "l’amour universel sans les commandements"... Mais le monde invisible, s’il est réel, est lui-même un dogme. Il n’est pas un champ d’expériences subjectives, mais un territoire révélé, traversé de lois, de hiérarchies, de combats.

Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de lucidité — mais d’espérance.

La lucidité, sans foi, nous laisse nus devant l’absurde. Elle voit, mais elle ne sauve pas. Elle dissèque, mais elle n’aime pas. Elle est souvent l’orgueil de ceux qui pensent avoir compris, alors que l’Évangile appelle à croire.


L’espérance, elle, ne vient pas de nous. Elle est une lumière plus haute, plus douce, plus tenace. Ce n’est pas notre lumière que nous poursuivons : c’est celle de Dieu. Une lumière qui vient de Son regard — un regard miséricordieux, qui ne se lasse pas de croire en nous, même quand nous ne croyons plus en rien. L’espérance ne nie pas le combat, elle le traverse. Elle ne nie pas les ténèbres, elle y pose une lampe.

Elle ne dit pas : "tout ira bien". Elle dit : "Tu n’es pas seul."Et c’est cela, la vraie lumière.


Et à qui profite ce brouillage ? Qui a intérêt à ce que l’on cesse de nommer le mal ? C’est un pari — presque pascalien — que chacun fait en décidant de croire ou non aux démons. Mais si les sceptiques ont tort ? Si le monde invisible n’est pas une invention ? Alors ils se sont crus plus malins que la Bible, plus clairvoyants que saint Paul, que les Pères, que la Tradition. Plus éclairés que le Christ lui-même, qui n’a jamais parlé du démon comme d’un symbole ou d’une image psychologique, mais comme d’une présence bien réelle.

Le Christ chasse les démons (Marc 1,39), discute avec eux (Marc 5,9), les décrit comme organisés ("Quand l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides", Matthieu 12,43), parle de leur chute (Luc 10,18 : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair »), les lie à la souffrance humaine (Luc 13,16), et les appelle "le père du mensonge" (Jean 8,44).


Jamais il ne dit : "ce n’est qu’une image". Jamais il ne rectifie la foule ou ses disciples en expliquant que "ce n’est qu’un trouble mental". Il guérit, il libère, il enseigne, mais il ne désincarne jamais le mal.


Le refus du mal comme réalité extérieure est, au fond, une vieille tentation. C’est exactement la voix que le serpent souffle à Ève : « Dieu a-t-il vraiment dit…? » (Genèse 3,1). C’est le retour éternel du soupçon. Le murmure qui fait croire que Dieu exagère, qu’il ment, qu’il interdit pour contrôler. Et c’est toujours séduisant, il faut l’admettre. Toujours flatteur pour l’ego.


Tout est là : dans ce refus du combat, dans cette volonté de reconfigurer le mal comme simple ignorance ou projection psychique. C’est le péché originel — non comme un événement du passé, mais comme un drame toujours actuel. Car ce que nous appelons le "péché originel" ne parle pas d’un fruit ni d’un jardin perdu. Il parle de nous. Il parle de ce moment, toujours possible, où l’homme croit savoir mieux que Dieu. Où l’homme se fait mesure de tout. Et le diable, dans l’Écriture, n’a pas d’autre rôle que celui-ci : remettre en question la Parole.


L’arbre de la connaissance : au centre, ou partout ?


La tradition religieuse, les œuvres d’art, et même nos catéchismes d’enfance ont souvent représenté les deux arbres — celui de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal — plantés côte à côte, au centre du jardin d’Éden. L’image est forte, presque automatique. Mais que dit vraiment le texte biblique ?

Voici Genèse 2,9, dans le texte hébreu :

« Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toutes sortes d’arbres agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. »

La Septante, traduction grecque antérieure au christianisme, suit exactement le même ordre :

« Et Dieu fit germer de la terre tout arbre agréable à la vue et bon à manger, et l’arbre de la vie au milieu du paradis, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. »

L’arbre de vie est donc explicitement situé "au milieu", en hébreu comme en grec. Mais l’arbre de la connaissance, lui, n’a aucune localisation. Il est là, dans le jardin, c’est sûr. Mais où ? Le texte ne le dit pas. Ce silence, si précis, ne peut être fortuit.


Les traditions juives anciennes ont perçu ce détail. Dans plusieurs midrashim, on évoque l’Éden comme une réalité plus intérieure que géographique. Le Bereshit Rabbah, un commentaire du IIIe siècle sur la Genèse, évoque le jardin comme un lieu spirituel accessible à la conscience pure, non un site terrestre. L’arbre de la connaissance, dès lors, n’est plus une donnée cartographique mais une possibilité morale permanente.

Origène, l’un des plus anciens exégètes chrétiens à avoir lu la Bible à la lumière des traditions juives, ira dans le même sens :

« Ne pense pas que le paradis ait été planté quelque part sur la terre. Le paradis, c’est toi, si tu es agréable à Dieu. »(Homélie sur la Genèse)

L’arbre de la connaissance, absent du centre, n’est donc pas hors de nous. Il n’est pas quelque part, il est partout. Ou plus exactement : il est là où l’homme décide qu’il saura mieux que Dieu. Il se tient au seuil de toute autonomie humaine mal enracinée, au cœur de toute connaissance qui se coupe de la Révélation.


Dans cette lumière, on comprend pourquoi l’arbre de la connaissance est la figure même de la tentation moderne. Dès que l’homme affirme : je définirai par moi-même ce qui est bien et mal, en dehors de Dieu, il en mange. Et chaque fois que l’on dit : ce que Dieu interdit est suspect, sûrement déformé par des siècles de patriarcat religieux, le serpent murmure encore :« Dieu a-t-il vraiment dit… ? » (Genèse 3,1).


Et si l’on ajoute que « Le Royaume de Dieu est au milieu de vous » (Luc 17,21), alors le jardin est aussi en nous. Et le milieu du jardin n’est plus un point sur la carte : c’est le centre de notre âme, là où se joue l’alternative fondamentale. Non pas entre deux arbres, mais entre deux manières de connaître : l’une humble et reçue, l’autre dévorante et isolée.

Le texte de la Genèse n’est pas un reportage sur les débuts du monde. C’est, comme l’appellent les théologiens, un récit typologique — ou, dans une formulation plus contemporaine, un arché-récit. Il ne raconte pas le passé pour le plaisir de l’historien : il raconte le fondement caché du présent. Il ne parle pas d’un fruit, mais d’une prétention. Pas d’un lieu perdu, mais d’un combat encore actif en chacun de nous.


Le refus du monde invisible : quand la raison désarme la prière


Notre époque croit avoir trouvé la paix en exorcisant les démons par le silence. En refusant d’y croire, en les ravalant au rang de métaphores, elle s’imagine libérée. Les ténèbres sont devenues un style littéraire, le diable un souvenir baroque, les puissances invisibles un embarras liturgique. Mais cette paix est une illusion. On ne désarme pas le mal en cessant d’y croire. On le rend plus libre.


Les discours religieux rationalisés — où tout est psychologisé, sociologisé, historicisé — ont un visage poli, rassurant, compatible avec la culture dominante. Mais ils ne tiennent pas dans l’épreuve. Une foi sans invisible est une foi qui ne sait plus prier. Car comment prier pour être délivré du mal si l’on ne croit pas qu’il existe vraiment ? Comment invoquer la lumière si l’on ne reconnaît plus l’existence de l’ombre ?

Le combat spirituel est un dogme de foi. Pas une vision optionnelle. Jésus n’a pas dit : « Priez pour votre équilibre émotionnel. » Il a dit : « Délivre-nous du Malin » (ἀπὸ τοῦ πονηροῦ, Matthieu 6,13). Et si l’Église a gardé cette traduction littérale — le Malin, non pas le mal en général — ce n’est pas sans raison.


Refuser le monde invisible, c’est se priver de prière comme d’arme. C’est rester pieds nus dans un champ de bataille, parce qu’on croit que l’ennemi est une invention. Et lorsque vient l’angoisse, l’oppression, la tentation violente ou l’épreuve inexpliquée, que reste-t-il ? Des concepts ? Une respiration lente ? Quelques mantras de développement personnel ?

Mais la prière chrétienne est une arme. Non contre les hommes, mais contre les puissances. Elle est un cri adressé au ciel, un appel de détresse et d’amour à Celui qui voit au-delà de ce que nous comprenons. Elle suppose une foi nue, une acceptation du mystère, une confiance en ce que l’on ne voit pas mais que l’on ressent jusque dans ses os : ce monde ne se limite pas à ce qu’il montre.


C’est ici que le rationalisme moderne révèle son impasse. Il a voulu sauver la foi en la rendant raisonnable. Mais une foi trop raisonnable cesse d’être foi. Elle devient éthique, culture, folklore. Et une foi qui ne croit plus à l’invisible ne peut plus intercéder. Elle devient muette devant les vrais drames.

Or Dieu, précisément, ne fait rien sans nous. Ce n’est pas une impuissance, c’est un choix d’amour. Il veut des partenaires, non des marionnettes. L’Écriture le montre dès les premières pages : Dieu confie à l’homme la garde du jardin (Genèse 2,15), il demande à Abraham d’oser intercéder pour Sodome (Genèse 18,23-32), il laisse à Moïse le soin d’implorer la miséricorde pour le peuple (Exode 32,11-14), il attend que Marie dise oui.

Et lorsque le Christ guérit, il ne dit pas : « J’ai décidé de te sauver. » Il dit :

« Va, ta foi t’a sauvé. »(Marc 10,52 ; Luc 17,19 ; Luc 8,48 ; Matthieu 9,22...)

Toujours cette même déclaration bouleversante : le miracle est offert, mais c’est la foi qui l’ouvre. Ce n’est pas une formule. C’est une règle spirituelle. Dieu peut tout, mais il ne veut rien imposer. La prière, la foi, l’intercession, ne sont pas facultatives. Elles sont la clef.

Croire, c’est laisser Dieu agir. Ne pas croire, c’est le désarmer. Non parce qu’il le voudrait ainsi, mais parce qu’il respecte notre liberté jusqu’au vertige.

C’est pourquoi une foi qui ne croit plus à l’invisible cesse d’être foi vivante. Elle devient mémoire. Elle se contente de morale, elle se replie sur des rites sans feu. Elle ne peut plus prier pour que le mal recule, parce qu’elle ne croit même plus que le mal s’avance.

Mais si l’on croit — même faiblement, même douloureusement — alors le ciel peut s’ouvrir.


Dieu ne demande qu’une chose : notre oui. Notre foi. Notre prière.

« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »(Jean 11,40)

Croire que les démons sont des projections, que le combat spirituel est un code pour parler des névroses, c’est non seulement mal lire les Écritures, mais c’est aussi se rendre vulnérable au réel. Car les forces qui nous assaillent ne sont pas toutes intérieures. Le mal n’est pas qu’un déficit d’harmonie.

La foi chrétienne, au contraire, prend le réel au sérieux. Elle ose croire au surnaturel parce qu’elle sait que la réalité elle-même est plus vaste que la matière. Elle ne fuit pas la raison : elle l’élève. Elle la dépasse, non pour la nier, mais pour l’ouvrir à ce qui la dépasse. Croire aux anges, croire à la protection divine, croire que notre prière peut freiner ou briser des assauts invisibles, ce n’est pas de la superstition : c’est du réalisme chrétien.

Et ce réalisme n’a rien de tiède : il pousse à prier. Il pousse à supplier. Il pousse à dire, chaque jour, avec les mots de Jésus :

« Ne nous laisse pas entrer en tentation. Mais délivre-nous du Malin. »(Matthieu 6,13)

Discernement : la lumière est plus forte


Il ne suffit pas de croire au monde invisible. Il faut aussi apprendre à le regarder avec justesse. L’angéologie chrétienne n’a jamais été une fascination morbide, ni une chasse aux démons. Elle n’a rien à voir avec les rumeurs, les hallucinations collectives, ou les crispations obsessionnelles. Croire au mal, ce n’est pas le voir partout. C’est reconnaître qu’il agit — mais qu’il est vaincu.

Le danger inverse existe aussi : voir trop. Derrière chaque malaise, un démon. Derrière chaque opposition, une attaque. Derrière chaque trouble, un signe. Cette lecture déformée engendre peur, enfermement, parfois même dérive. Mais le Christ ne nous a pas appelés à la peur. Il nous a appelés à la vigilance, et à la paix. Le vrai combat n’est pas celui de l’obsession. C’est celui de la charité. La lumière ne crie pas, elle brille.

Saint Ignace de Loyola, maître du discernement, enseignait ceci :

« Quand c’est Dieu qui agit, il laisse dans l’âme paix, douceur et clarté. Quand c’est le mauvais, il laisse trouble, agitation et confusion. »(Exercices spirituels, Règles pour le discernement, II.1)

Il ne s’agit donc pas d’avoir peur du démon, mais de vivre en présence de Dieu. De croire que le monde est traversé de voix, oui — mais qu’une seule est celle du Pasteur. Et que cette voix-là, nul ne peut l’éteindre.

C’est ici que tout converge. L’angéologie chrétienne n’est pas une annexe de la foi. Elle en est l’expression silencieuse. Elle nous dit que nous ne sommes pas seuls. Que nous ne l’avons jamais été. Que la prière n’est pas un monologue, mais un appel au cœur d’un monde habité. Que croire au combat spirituel, ce n’est pas rêver d’un monde magique — c’est ouvrir les yeux sur le réel, dans sa profondeur.


Refuser cette lecture, c’est s’aveugler. Mais s’y abandonner sans prudence, c’est aussi risquer la folie religieuse. Le chemin, toujours, est étroit. Il passe entre le soupçon et la superstition. Il s’appelle foi.


Et si le monde nous semble trop obscur, souvenons-nous : les anges voient encore. Ils chantent. Ils servent. Ils combattent. Et ils nous accompagnent dans l’ombre, vers la lumière.


« Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour. […] Car il a pour toi donné ordre à ses anges, de te garder en toutes tes voies. »Psaume 91,5.11

 
 
 

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